Koliddon chronique : Suicide Squad ou l’échec annoncé d’Hollywood
Ami lecteur du blog Koliddon, si tu as vu Suicid Squad, tu as comme moi, ressenti un immense gâchis. Un gâchis de temps, d’argent, de ressource et de personnage. Le film produit par Warner Bros et réalisé par David Ayer est selon moi le symptôme d’une crise qui va toucher l’ensemble des grands studios Hollywoodiens, Warner, Disney et la Fox pour ne citer qu’eux. Voici pourquoi ces studios courent à leur propre perte.
Koliddon – Des films extrêmement mal conçus
Il est bon de le rappeler, car certain parfois l’oubli, y compris chez nous à la rédaction de Koliddon, mais le cinéma est une industrie dans le système capitaliste que nous connaissons. Les plus grands studios doivent rendre des comptes à des actionnaires et ceux-ci attendent un retour sur investissement. Suicid Squad, 3e film prenant place dans le D.C.E.U ou D.C Extended Universe a eu pour mission d’introduire aux spectateurs de nombreux personnages et d’asseoir (un peu) ceux existant. On a eu donc droit à la fine fleur des criminels de Gotham et environ, en la personne de Harley Quinn, Deadshot, le Joker et tous les autres dont l’existence est plus qu’anecdotique. Ce film rate tout ce qu’il entreprend. La caractérisation des personnages est abominable : les méchants sont, au final, très gentils, et les gentils sont des ordures de la pire espèce. Cette équipe aurait pu être très intéressante à l’écran, avec les problématiques concernant l’establishement ou le rapport au crime et à la violence, mais non. Il s’agit d’un film d’action, mal filmé et dont le scénario a visiblement été écris par une classe de maternelles, c’est dire le crédit que j’accorde à Simon Kinberg. Je ne reviendrais pas sur la bande originale digne d’une playlist Deezer. Néanmoins j’aimerai m’attarder sur le traitement des femmes dans ce film. Les 3 personnages féminins principaux que sont Harley Quinn, Enchantress et Amanda Waller sont traitées de la manière la plus vulgaire et plus misogyne qui soit. Entre Harley Quinn la traînée de service, Enchantress qui nous fait une danse du ventre devant son gros rayon phallique et Amanda Waller, la pire garce de tous les temps. Il est clair que le réalisateur et les producteurs de Warner n’ont qu’une bien piètre opinion de la femme. Cela nous a profondément choqués chez nous dans les bureaux de Koliddon, et nous mettons un point d’honneur à mettre en avant une égalité homme femme, qu’ils soient fictifs ou réels.
Koliddon – La raison de cette conception honteuse
Maintenant que les problèmes du film ont été posés, il nous faut comprendre la cause de ces problèmes. Les cinéphiles de Koliddon vont te donner la réponse, avide lecteurs. Comme je l’ai dit plus tôt dans cette chronique, le cinéma est une industrie et celle-ci n’échappe à aucunes règles. Les actionnaires sont des gens frileux qui veulent voir un retour sur leur investissement. Ainsi le meilleur moyen de diminuer les risques et donc de maximiser les profits est de calibrer un film, faire travailler une équipe marketing sur le projet afin de le rendre le plus consensuel possible et draguer un public le plus vaste possible. Avec le lancement de son Marvel Cinematic Universe, Disney a lancé un pavé dans la mare. Les productions se sont fait sérialisantes, et avec un budget toujours plus colossal, on parle de 490 millions pour Avengers Infinity War partie 1. Qui dit budget aussi important dit risques tout autant important. Et c’est là que les studios tombent le piège. Scénario corrigé, reshoot et montage modifié ad nauseam, les films n’ont plus de film que le nom. Ces aberrations filmiques n’ont plus aucun sens, ne serait-ce que dans leur propre logique. Les méthodes de distributions échappent également à tout bon sens. Sortir une version cinéma, absolument infecte pour ensuite vendre une version longue en blue-ray qui tente de corriger le tir avec des scènes coupés qui (parfois) améliore la sauce. Warner a inventé le cinéma en DLC.
Koliddon – Quelle conséquences de cet emballement ?
Nul n’est prophète en son pays, mais la rédaction de Koliddon va tenter de vous donner des pistes sur l’évolution éventuelle du cinéma de blockbuster hollywoodien.
Si l’on reprend les causes de la déception du public et des critiques à l’encontre de Suicid Squad, on a un film mal conçu de bout en bout, par un réalisateur dont on lui a retiré tout liberté créative, par des actionnaires craintif de perdre leurs billes dans cette affaire.
De deux choses l’une, soit les studios se rendent compte de leur emballement et ils offrent aux choix, plus d’espace à leur réalisateur dans la production des films, ou alors proposent des projets moins cher, mais peut être plus personnel. C’est la solution que l’on peut espérer pour le mieux.
Soit, ils perdent complétement de vue les spectateurs et leur débandade les mènera à leur perte. Et là vous me direz « Ô grand rédacteur de Koliddon, qui pour remplacer ces major du cinéma à gros budget ? ». Je pense que la Chine peut être un concurrent sérieux. Le marché chinois s’impose comme nouvel eldorado économique et le cinéma ne fait pas exception, le film Warcraft peut en témoigner. Avec la récente sortie de The Great Wall réalisé par Yimou Zhang et produit par Legendary East basé à Hong Kong et China Film Group, la Chine souhaite créer son Soft Power à l’image des Etats-Unis, et quoi de mieux que le cinéma pour ça. Le cinéma à gros budget chinois n’en est qu’à ces débuts, je vous le dit.
2 Comments
Clément
12 février 2017 22:19Tout est dit. Une grosse déception et un potentiel gâché.
pierreproskater
12 février 2017 22:41Merci Koliddon pour cet post. Personnellement, je me suis endormi dans les 20 premières minutes devant ce film. J’avais vu que will Smith avait dit qu’il ne regrettait rien dans sa carrière mise à part d’avoir joué dans ce film. Gros bisous Koliddon.